J'étais là, assise. Je voyais bien, ces signes qui ne trompent pas. Tentative d'approche, rapprochement physique. J'aurais pu me laisser aller, mais je ne pouvais pas, j'étais défoncée. Et il était bourré. On aurait regretté. J'aurais pu essayer de tout oublier pour quelques instants, juste le temps d'une soirée. Mais comment faire pour accepter d'être aimé, lorsqu'on se déteste au point d'en crever ? (...)
J'étais là, les cheveux au vent, le contact de ma peau avec l'air frais du crépuscule, les jambes balançant dans le vide. Mes yeux restaient posés sur la ville qui, de là où j'étais, paraissait si petite. Mes mains tremblaient, de peur peut-être, ou d'adrénaline.
Quelques dizaines, ou bien centaines de mètre plus bas serait probablement mon tombeau dans quelques années, quelques jours, ou peut-être même quelques minutes. Paralysée par la peur de faire un choix, la décision la plus importante que l'on peut se poser tout les jours, ou bien jamais. Je restais assise en (...)
Toujours la même heure, toujours le même lieu, toujours les même gens. Devoir tout affronter, surmonter sa haine de soi-même pour arriver à les regarder dans les yeux. Détester tout le monde et personne en même temps.
Une douleur vive dans l'épaule gauche, ça recommence. Il me tape sans raison. Il dit que ''c'est juste pour rire, c'est pas méchant''. Ou ''elle m'énerve aussi à pas réagir''. Ce n'est pas parce que je ne dis rien que tu peux recommencer.
Si tu savais à quel point je me sens mal. J'ai peur de chaque geste que je fais, chaque mouvement, chaque parole. Et si je (...)
Je suis là, dans mon lit, écoutant de la musique. Je pense à tout, et à rien. Je ne ressens pas de joie, pas de peur, pas de pleurs. Juste ce sentiment de vide, ancré au plus profond de moi, que j'arrive à cacher, mais qui ne part jamais.
J'ouvre les yeux et me redresse, je me demande ce que je fais là, dans ce monde. Je sens les larmes monter, mais je veux être forte, alors elle partent, comme d'habitude. Je tourne la tête et me vois dans la glace, la peau pâle, les yeux rouges, les cheveux ébouriffés...
Alors j'ouvre mon sac, sors du tabac, des feuilles, de la beuh, et tout (...)